ARTICLE 11-2 - L'analyse des photos
par Claude Poher
Les travaux de Claude Poher
Claude Poher travaillait au Centre National d'Etudes
Spatiales à Toulouse en 1976, en tant que Chef de la Division "Systèmes
et projets scientifiques". Passionné par les observations d'OVNI,
il allait, peu de temps après, créer le Groupement d'Etudes des
Phénomènes Aériens Non Identifié, (GEPAN) le 1 er mai 1977, en
tant que service dépendant du CNES.
Il a fait procéder à des études optiques approfondies
sur les cinq négatifs de San José de Valderas et, en s'appuyant
sur le livre de A. Ribera et R. Farriols (B16), il a publié les
résultats de celle étude dans la revue de la SOBEPS (BiS) Inforespace
n0 32, de mars 1977 et peu de mois auparavant dans le
bulletin du MUFON aux Etats Unis.
La présentation du travail d'analyse de Claude Poher
est bien séparée en trois parties: deux séries d'arguments et des
conclusions. Bien qu'elles aient été unanimement reprises par la
presse ufologique, ses conclusions me paraissent discutables. Voici
pourquoi. Je cite la publication et les numéros entre parenthèses
renvoient à mes commentaires.
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Tout ce qui suit est extrait du
livre de Jean Pollion " Ummo, de vrais extraterrestres!",
Editions Aldane, ISBN: 2-940045-11-9, pages 104 à 116.
Il faut ajouter que l'analyse
des négatifs effectuée par la Guardia Civil de Barcelone
en 2000 (donc avec des moyens d'analyse nettement plus performants
que ceux utilisés par Poher en 1977 conclue également
à l'absence de fil qui supporterait une maquette!
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Claude Poher
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Annotations
de Jean Pollion
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A. Arguments en faveur de la véracité des clichés,
soit la présence d'un objet volant insolite de l'ordre de 12 m de
diamètre comme le concluent R. Farriols et A.Ribera
A.1. Les éclairages du paysage et de l'objet
sur les clichés montrent qu'aucun trucage de superposition ou d'expositions
successives n'a été utilisé, mais que l'objet a probablement été
photographié en même temps que le paysage, sans interposition d'aucun
système optique [miroir semi-réfléchissant par exemple].
A.2. Les éclairages sont parfaitement cohérents
avec la date et l'heure allégués d'observation et de prise de vue.
A.3. Le temps écoulé entre les clichés extrêmes
(n° 12 et n° 24 du film) est compatible
avec la durée alléguée de l'observation.
(1)
A.4. Si l'objet est supposé opaque, le calcul
de l'action de la diffusion atmosphérique (rendu possible par les
mesures photométriques faites sur le paysage photographié est compatible
avec un objet de grande dimension, situé à plusieurs centaines de
mètres de l'appareil photo et émettant de la lumière (par exemple
en excitant l'air autour de lui, comme dans le modèle théorique
d'aérodyne MHO de Jean- Pierre Petit).
A.5. Sur la photo n°
12, la "coupole" supérieure de l'objet apparaît
plus lumineuse que le ciel, même dans une zone opposée à la direction
du soleil; cette luminosité correspond à une énergie rayonnée de
quelques centaines de milliwatts si l'objet est petit et proche
(une maquette située à quelques mètres) ou quelques kilowatts dans
les hypothèses de distance avancées par A. Ribera et R.Farriols.
(2)
A.6. Les cinq clichés disponibles rnontrent
des attitudes de l'objet et des variations de diamètre apparent
cohérents avec la trajectoire alléguée par les «témoins». (3)
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(1) Je ne vois pas l'intérêt
de ce commentaire, Car la durée alléguée est de 12 minutes! Pour
faire 13 photos, ça laisse du temps, surtout que les conditions
d'éclairage sont quasiment constantes et la distance assimilable
a' "l'infini" photographique! (donc
située dans l'ombre);
(2) Notons bien ici que
la possibilité d'une maquette rayonnant de l'énergie n'est pas rejetée,
on calcule même l'énergie correspondante. Ce point semble en contradiction
avec le précédent qui associe l'émission de lumière à un objet de
grande taille et opaque. En réalité il n'exclut pas un objet de
petite taille et opaque. Pour qu'il n'y ait pas contradiction, il
faut admettre que la maquette peut être opaque.
(3) Que devient cette
constatation dans le cas d'un collage de deux assiettes en plastique
à 3,5 m? Il a fallu à l'auteur (ou à l'équipe) une sacrée précision
et une très bonne connaissance d'avance des évolutions et de la
trajectoire qui serait décrite par les témoins pour simuler à 3,5
m des variations de diamètre attachées à des déplacements devant
s'être faits en réalité sur plusieurs centaines de mètres de profondeur
! D'ailleurs est-ce seulement possible? Un bête calcul d'homothétie
conduit à un éloignement nécessaire d'au moins 7 à 8 mètres, ce
qui pose alors d'énormes problèmes de "canne à pèche"
qui doit rester hors du champ (voir ci-après). Incompatible avec
la photo Y1, car les poteaux de la clôture sont à l0 m. Cet argument
est définitif pour l'hypothèse de la vaisselle de camping!!
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B. Arguments en faveur d'une supercherie
B1. L'objet n'est centré sur aucun des clichés
mais toujours situés au voisinage de leur limite supérieure et latérale
(en haut et à gauche sur les clichés 12 et 19, en haut et à droite
sur les trois autres): ceci est parfaitement incompatible avec une
prise de vue au jugé et en état «d'excitation psychologique»
d'un objet volant (une simulation détaillée sur les lieux mêmes
a nettement mis ce point en évidence).
(4)
B2. D'une part l'objectif de l'appareil photographique
est resté à environ1 m 15 du sol pendant 13 clichés, malgré une
rotation de 1200 en azimut et un déplacement latéral de plusieurs
mètres, d'autre part, les variations du parallélisme de l'horizon
par rapport aux bords des clichés et les variations de la hauteur
angulaire de l'axe optique par rapport à l'horizontale locale sont
incompatibles avec une prise de vues «faite étant à genoux>,
mais requièrent soit l'emploi d'un pied, soit des précautions et
des attitudes de visée «anormales. (5)
En outre, la position relative de l'objet et la précision des visées
sont particulièrement incohérentes. (6)
B.3. Il y a eu un seul et unique photographe
car les clichés du soi-disant second photographe qui dit s'appeler
Antonio PARDO (un nom espagnol aussi courant que DUPONT en France
ou SMITH en Grande-Bretagne) sont juxtaposables en ce qui concerne
le paysage avec une précision telle que les objectifs des appareils
auraient dû être situés au même endroit, à mieux que quelques centimètres
près; ce qui est inacceptable surtout dans le cas de deux clichés.
En outre, l'un des clichés «d'Antonio PARDO» est très exactement
juxtaposable (objet compris) au cliché n° 12 ( précision
meilleure de 0,1 %). (7)
B.4. L'analyse détaillée du «flou» des différents
plans du paysage par rapport à celui des détails de l'objet fait
plutôt penser que l'objet était une petite maquette proche située
à la limite intérieure de la profondeur de champ ( à environ 3,50
m, soit alors un diamètre de l'ordre de 20 centimètres pour la maquette).
(8)
B.5. La comparaison photométrique détaillée
des clichés 23 - 24 et des clichés 12 et 19 permet des calculs précis
d'albédo qui montrent à l'évidence que l'objet photographié sur
le cliché 19 est translucide (comme une assiette de camping en matière
plastique opale par exemple) et que le signe l'est aussi. Les valeurs
des fadeurs de transmission sont exactement ceux que l'on obtient
en dessinant un signe au «marker» ou à l'encre sur une maquette
translucide en plastique commun. (9)
B.8. La photométrie et la géométrie de la luminosité
de la «coupole», de l'objet sur la photo 12 sont compatibles avec
la transmission et la diffusion de la lumière solaire par une «coupole»
dont la paroi circulaire aurait été réalisée en un matériau translucide
mais poli en surface. En effet, la loi de variation de l'éclairement
suit parfaitement la loi de Lambert prédictible et le reflet spéculaire
attendu est bien présent. Ceci est facile à réaliser avec une petite
maquette. (10)
B.7. La valeur de l'énergie lumineuse qui serait
émise Si l'objet était opaque et ses variations locales le long
de l'engin sont incompatibles avec l'hypothèse d'un objet émettant
de la lumière par ionisation ou excitation de l'air ambiant (l'objet
ne peut pas être opaque). (11)
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(4)
Cette analyse, fondée sur le constat de la réalité du "mauvais
cadrage" de l'objet, incontestable, est purement subjective
et orientée pour donner un argument (?) en faveur de la supercherie.
Je peux tout aussi bien le retourner et fournir l'explication suivante:
dans le cas des photos d'OVNI ou de tout objet volant, si le photographe
cadre très bien l'objet, il le prend en plein ciel et sans aucune
référence de rattachement et d'analyse par rapport au paysage et
au sol. Dit autrement: Si le photographe veut fournir des éléments
solides et constructifs pour une future analyse de la photographie,
il lui faut prendre à la fois le sujet, en entier bien sûr, mais
aussi beaucoup de paysage et d'éléments objectifs d'identification
et de positionnement. En conséquence, il ne faut surtout pas cadrer
l'objet, mais inclure dans l'image le maximum de références "sol".
Et c'est alors complètement homogène avec l'appréciation de Claude
Poher que je partage: "ceci est parfaitement incompatible avec
une prise de vue «au jugé» et en état «d'excitation psychologique»".
Le photographe a bien pris le temps de construire son cadrage. On
a en effet le jeu complet: le pylône de la ligne électrique à haute
tension, les fils, le château, et les poteaux de la clôture au premier
plan. Qui peut avoir eu intérêt à ce type de démarche, destinée
à permettre un maximum de contrôles?... Et dans quel but? un roi
du trucage pour suggérer qu'il ne peut pas être démasqué? Il y a
plus simple... Dans ces conditions, cet argument est en faveur d'une
photo à sujet réel et méticuleusement prise avec toutes les précautions
autorisant une possible analyse ultérieure.
(5) Toutes ces constatations
ne sont pas discutables. Mais les conclusions sont tirées d'une
analyse entièrement fondée sur une visée supposée directe, nécessitant
de se mettre 'à genoux". Tous les éléments cités ici, non seulement
tombent, mais accréditent au contraire l'existence d'un seul photographe,
prenant ses vues en visée "réflex sur viseur dépoli" et
par au-dessus. Ce type de prise de vue était déjà possible à cette
époque avec un appareil japonais 24 x 36 de marque Miranela, On
peut s'en procurer auiourd'hui (2001) d'occasion pour environ 800
francs français. La hauteur de 1,15 m correspond tout à fait à la
position d'un appareil porté autour du cou, à mi-poitrine pour un
individu d'environ 1,80 m, et permettant les photographies confortablement,
sans contorsions ou acrobaties, en penchant juste la tête vers l'avant.
Ceci est parfaitement compatible avec une rotation (déplacement
azimutal) ample et n'importe quel déplacement du photographe: les
points de prise de vues sont éloignés de 7,5 m d'après Farriols.
C'est bien plus difficile à expliquer avec un "pied".
(6) Reformulaton de
l'objection du cadrage, voir mon analyse au point précédent!
(7) D'accord avec le
photographe unique, complètement compatible avec mon explication.
(8) Il aurait été intéressant
que Claude Poher détaille ce qu'il appelle "l'analyse détaillée
du flou". L'objet a effectivement la forme globale de deux
assiettes très creuses, assemblées par leur plus grande surface.
La partie supérieure comporte une sorte de dôme dont la base est
cernée par une luminosité localisée et très forte. Cette seule observation
facile et a l'œil nu, sur la photo YI (image 20 page 109) et encore
mieux visible sur son agrandissement (image 26, page 118) rend le
trucage par une petite maquette très difficile à admettre. On distingue
en effet sur l'agrandissement des effets localisés de micro-halos
à la base du dôme supérieur, témoins d'une source lumineuse intense,
qui n'ont certainement pas échappé aux observateurs, et pour lesquels
il aurait été convaincant que Claude Poher nous donne une explication
acceptable, dans le cadre de l'hypothèse "maquette", surtout
de camping! Et pas à base d'albédo!!
(9) La définition de l'albédo
est "fraction de la lumière reçue que réfléchit ou diffuse
un corps non lumineux" (Larousse). Cette mesure et son interprétation
sont donc fondées sur l'hypothèse, indispensable, que le corps ne
soit pas lumineux par lui-même. Ce qui est en totale contradiction
avec toutes les déclarations des témoins qui lui attribuent une
luminosité variable en couleur, à dominante orangée, et propre,
par opposition à l'éclairage du soleil bas sur l'horizon. Ces mesures
d'albédo ont été faites sur une base fausse (objet non lumineux
par lui-même) pour établir que sa luminosité, incontournable sur
la photo, ne pouvait provenir que du caractère "translucide
de son matériau" (suivez mon regard: un OVNI ne peut être translucide,
il est opaque, et la seule chose translucide possible, c'est une
assiette de camping "opalescente" au bout d'une canne
à pêche!). Cet argument est donc parfaitement faux et sans fondement.
En outre, comparaison n'est pas raison! La similitude du résultat
ne préjuge pas de causes identiques. C'est un problème de condition
nécessaire, mais pas suffisante. Les mêmes causes produisent, en
principe, les mêmes effets, oui! Mais des effets comparables n'ont
pas forcément les mêmes causes! J'ajoute que sur le lot de photos
publiées par Farriols et Ribera aucune ne laisse penser que l'objet
est translucide.
(10) L'argument est de
même nature que pour le B.5. Poher annonce avoir obtenu le même
résultat (dans le paysage d'origine et avec le même éclairage?),
Mais cela ne démontre pas scientifiquement le lien de cause à effet
entre la scène photographiée et la nature de l'objet.
(11) En A.5 il n'y a pas
d'incompatibilité avec un objet petit, proche et opaque, et ici
il y a incompatibilité! En A.4 le calcul de la diffusion atmosphérique
est compatible avec un objet. - - Pourquoi le B.7. serait-il plus
fort que le A.5, le A.4, et les deux?
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Les conclusions de Claude Poher
Les résultats des études conduisent à penser (12)
que ces clichés sont une supercherie réalisée au moyen d'une petite
maquette en plastique translucide sous laquelle on a dessiné un
signe à l'encre et que l'on a suspendu à un fil très fin pour la
photographier en prenant bien soin de ne pas faire apparaître la
'canne à pêche" sur les clichés, ce qui explique les "visées
anormales" (13). J'ai d'ailleurs
pu reproduire très exactement tous les aspects des clichés en réalisant
ceux-ci de la même manière, au moyen d'une maquette obtenue en collant
ensemble deux assiettes de camping par leurs bords et en y ajoutant
la «coupole» qui est un fond de tasse de camping de la même marque.
Le tout m'a coûté 7,60 FF (14).
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(12) Il n'est pas dit "démontrent"
ou "établissent" ou "sont la preuve" ou toute
formulation de cet ordre... l'expression est trop prudente pour
recevoir l'aval du lecteur sans examen personnel. Hélas, les ufologues...
(13) Sans doute trop
fin pour être détecté avec les appareils "pointus" qui
ont été utilisés et qui ont permis d'analyser les variations d'éclairage!!
C'est une déclaration, pas une démonstration. Car, selon moi, c'est
impossible, voir l'argumentation ci-dessous.
(14) Où peut-on acheter
des assiettes de camping "opalescentes" et aussi creuses
que la forme visible sur la photo VI? La seule matière opalescente
que je connaisse est une forme de verre pyrex, donc très lourde
en regard de l'hypothèse assiettes de camping.
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Conséquences de ces résultats
Les conséquences de ces résultats d'études sont
plus importantes que la simple mise en évidence d'une supercherie
photographique.
En effet, il suffit de relire le livre de A. Ribera
et R. Farriols pour comprendre qu une véritable mise en scène a
été préparée pour mêler à la fraude un grand nombre d'honnêtes témoins
(15).
Il n'est, en effet, pas nécessaire de disposer d'un
objet volant réel de performances extraordinaires - pour provoquer
tous les témoignages recueillis: Il suffit par exemple de quelques
fusées éclairantes (16) et de
fabriquer soigneusement quelques traces (17)...
par contre, il faut monter une opération de mise en scène d'une
certaine envergure (18).
Un dénominateur commun apparaît d'ailleurs clairement
au travers du récit de l'enquête, c'est le trop omniprésent M. Jordân
à qui une partie importante de l'enquête fut confiée (19).
Il appartient maintenant à Farriols et Ribera de
repartir à zéro et de faire toute la lumière sur cette enquête...
car ils se sont fait abuser en toute honnêteté par un (ou plusieurs)
mystificateur(s) assez machiavélique(s)
(20).
Mais là n'est pas la seule conséquence de mes conclusions.
En effet, l'affaire UMMO est étroitement liée à ces observations
et elle «s'écroule» donc elle aussi (21).
Mais alors on a du mal à admettre que celui qui aurait pu s'amuser
(astucieusement) à fabriquer les clichés de San José de Valderas
ait pu de la même manière fabriquer toute la mise en scène UMMO
qui est d'un autre ordre de grandeur
(22).
On frémit à la pensée qu'il ne s'agit peut-être
pas là d'un simple jeu intellectuel pour embêter quelques amateurs
d'histoires croustillantes d'OVNI, mais peut-être bien d'un jeu
d'adulte plus grave (23), moins
pacifique (24)... d'une simulation
de diffusion de fausses informations à grande échelle (25)
ou de simulation de création d'une secte par exemple...
(26) en tous cas un jeu qui a parfaitement réussi...
(27)
On frémit aussi à la pensée que cas événements eurent
lieu an plein milieu du travail de la Commission Condon, mais que
par chance (?) leurs conséquences ne turent publiées parA. Ribera
et R. Famols qu'aussitôt après que le rapport de ladite Commission
ait été rendu public... (28)
On frémit.. Mais je crois qu'on ne saura jamais
le fin mot de cette histoire à laquelle j'espère bien avoir mis
un point final (29).
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(15) C'est une affirmation
parfaitement gratuite, et en tous cas non étayés par des explications
ou un exposé argumenté. A mon avis, il a tort de sortir de l'analyse
pure des photographies: il montre ici et dans les lignes suivantes
la construction mentale nécessaire à une explication "rationnelle",
admissible par un "humain normal", qui ne veut pas se
poser de questions. Il mélange déjà ce qu'il croit avoir vu sur
les photos et ce que les témoins déclarent avoir vu.
(16) Là, Claude Poher se
moque parfaitement du monde. Il n'a pas du voir de fusée éclairante
pendant son service militaire, s'il en a fait un, ou alors Il est
de parfaite mauvaise foi. Une fusée éclairante fonctionne en descente
sous un parachute qui est parfaitement visible, car il est lui-même
au premier plan de l'éclairement du "pot lumineux" dont
il assure la sustentation. Qui plus est en ambiance lumineuse extérieure
comme un soleil couchant. En outre, une fusée éclairante ne reste
pas en l'air. Comme je l'ai dit, elle descend assez lentement (durée
approximative environ 25 secondes, si ma mémoire est bonne), mais
elle descend tout le temps et risque de mettre le feu aux broussailles
à son arrivée au sol. Quand les témoins décrivent une position stationnaire
en légère oscillation, et une observation qui a duré une douzaine
de minutes, Monsieur Poher peut remballer ses fusées éclairantes!
A moins que les "oscillations sur place" correspondent,
dans l'esprit de Claude Poher, aux vingt-cinq à trente tirs consécutifs
et coordonnés nécessaires pour assurer une présence, toujours descendante,
de 1a lumière. Au fait, les fusées éclairantes sont blanches
(luminosité violente du type magnésium en combustion!) Ou franchement
rouges, comme celles de détresse en mer, et pas oranges comme les
témoins ont décrit l'objet. C'est faine injure à l'humain moyen
et le prendre vraiment pour un demeuré que de suggérer une telle
hypothèse. Jacques Vallée, lui, a au moins imaginé une maquette
télécommandée! Et pendant ce temps-la, il faut que l'équipe photographique
fasse ses clichés dans le paysage, en conformité avec l'argument
A.1, et sans que les supposées fusées éclairantes n'apparaissent
sur les photos! Dur, très dur!! Cet argument de fusées éclairantes
est parfaitement débile, et je reste poli! Ah! Oui!, j'oubliais
que les témoins ont distinctement vu le signe graphique sous l'objet;
Claude Poher a donc imaginé des fusées éclairantes construites avec
des assiettes de camping opalescentes, dont le fond avait été barbouillé
de quelques traits, pour que les témoins puissent affirmer avoir
vu un graphisme sur le "fond" de l'objet, et malgré la
luminosité des fusées éclairantes, dont la vertu est de ne pas être
"peu lumineuses"!! De qui s'est-on moqué? Et tous les
ufologues et autres "scientifiques" à la Vallée ou Petit
ont, non seulement "gobé", mais diffusé tout ça.!
(17) Je rappelle que
les traces alléguées sont rattachées à Santa Monica et n'ont rien
à voir avec les photos qu'il a analysées, qui se rapportent exclusivement
à San José de Valderas. Aucun témoin direct de ces traces dans le
livre de Farriols et Ribera. Ce qui les rend sans intérêt scientifique,
et ne justifie, à ce titre, aucun commentaire.
(18) Il est tout de même
conscient que quelque chose 'cloche" globalement dans la solution
qu'il propose.
(19) Cette observation
est parfaitement justifiée et tout ce qui se rattache à Jordan Pena
doit être suivi de très près. Cela dit, l'ampleur du montage nécessaire,
au-delà de son impossibilité physique, élimine l'action d'un homme
seul. Les motivations et les arguments de cette hypothèse sont,
à mon avis, incohérents et contre les faits (voir ci-dessous).
(20) C'est encore une
affirmation qu'aucune argumentation construite ne vient étayer,
mais ça enfonce le "clou" de son explication.
(21) Claude Poher truque
par le langage, cette fois-ci. L'affaire UMMO n'est pas étroitement
liée à ces observations, comme il le dit, car elle a sa réalité
propre, importante et incontestable, par les documents. Ce sont
les observations qui sont liées à l'affaire ummo, par le sigle visible.
Elles ne constituent que des épi phénomènes, par rapport aux quelques
1.000 pages connues à l'époque. Et dans ces conditions, dans l'hypothèse
Poher, Si tes observations s'écroulent ce sont les seules "victimes".
L"affaire" conserve toute ca consistance!
Cette inversion est un procédé dialectique connu. Tous les mots
clés y sont (ici "affaire Ummo", "étroitement lié",
et "observations") mais les idées sont "habilement"
retournées. Classique en dialectique politique pour "dérouter"
l'adversaire ou se sortir d'une contradiction soulignée. L'affaire
UMMO ne s'écroule donc que dans la tête de Poher, ou du lecteur
convaincu par son exposé.
(22) Il est
conscient du peu de cohérence de son explication avec le reste des
éléments du dossier C'est sa concession, pour faire passer ses idées.
(23) Observation sensée.
(24) Tout le monde a
le droit de laisser libre cours à son imagination, pourvu que cela
soit clair.
(25) Il parle bien de
l'affaire Ummo, je crois? Parce que trente-quatre, total après trente
ans, pauvres amateurs d'évocations extraterrestres ou ufologues
espagnols sont une grande échelle? Il confond la diffusion que l'on
doit aux commentateurs ufologues et la diffusion d'origine, propre
au dossier. S'il n'y avait pas tant de 'rediffuseurs', tous aussi
peu respectueux de la rigueur scientifique nécessaire à toute étude
sérieuse le dossier pourrait sûrement être plus sereinement traité,
en particulier dans toutes ses implications.
Pour ce qui est de la diffusion d'informations, que Claude Poher
qualifie de "fausses", la solution est peut-être à trouver
directement dans les documents. Toutes les controverses à leur sujet,
y compris celle-ci, ne sont-elles pas les témoins objectifs des
tempêtes mentales indispensables... et les gages de la lenteur nécessaires
à la pénétration de l'idée qu'ils prétendent diffuser? (*)
(26) Cette hypothèse
ne résiste pas à l'analyse psychologique élémentaire des contenus
des documents. Quelques ingrédients y sont, comme "la connaissance"
d'êtres que l'humain moyen aura tendance à qualifier de supérieurs
et les contactés peuvent se sentir en quelque sorte "élus",
en revanche il n' y a nulle part de tentative d'aliénation psychologique,
ni de la liberté, ni de question d'argent. Vous avez déjà vu des
sectes gratuites? Mais l'argument 'secte' sera repris par Vallée,
à moins que ce ne soit l'inverse...
(27) Tout à fait, et
c'est à rapprocher de ma remarque (*) ci-dessus.
(28) Ce rapprochement
n'est pas inintéressant. Je me suis étonné que le livre de Farriols
et Ribera ne soit sorti qu'en 1973. Une première version signée
de Ribera seul a été distribuée a quelques ufologues espagnols
n 1968 début 1969, sous le même titre. Cela dit, le lien avec la
Commission Condon qui se "foutait" royalement de ce qui
pouvait arriiver en dehors de ses dossiers et de ses "pré-conclusions"
n'a pas été précisé par Poher. Une assertion pour se rendre intéressant?
par quel sous-entendu?
(29) Constatons d'abord qu'il
n'a sans doute pas mis un point final à cette histoire, et que seuls
les auteurs des documents pourront un jour, s'ils en éprouvent
la volonté, faire valoir leur vérité. Claude Poher étend un peu
vite "ses" conclusions sur les photos, A un regard sur
l'ensemble. Je pense que malheureusement il n'a connu le dossier,
à cette époque, qu'à travers la synthèse que lui en a faite un certain
Monsieur Teyssandier, sans qu'il le situe dans la mouvance ufologique.
Il le cite dans ses remerciements: "M. C, Teyssandier
pour la synthèse précieuse qu'il me fit des éléments de l'affaire
«uMMO»".
C'est certainement ce même homme
que cite Jacques Vallée, comme celui qui lui a donné l'accès à "la
base 12" du systéme ummite. Dommage que l'on ne sache rien
de lui, ... un peu comme pour les témoins de San José de Valderas
ou de Santa. Monica!
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J. Pollion: Après avoir fait
des remarques sur le détail du contenu des observations de Claude
Pober, je voudrais ajouter d'autres commentaires.
Commençons par le constat fondamental:
aucun des arguments ou observations décrites par Claude Poher (séries
A et B) ne fait mention d'un fil, visible sur les négatifs. Cette
observation est CAPlTALE: nulle part il n'est fait mention du constat
de la présence sur le négatif d'un fil, ou d'un quelconque dispositif
de suspension de la possible maquette. Donc M. Claude Poher n'a
pas observé de fil sur les négatifs, malgré les moyens sophistiqués
qu'il a utilisés, sans pour autant en donner le détail.
La présence d'un fil, même très
fin, est une simple hypothèse, présentée comme la solution à la
réalité des scènes photographiées. Vu le sérieux du travail scientifique
d'analyse des clichés, il est très étonnant que M. Poher ait "oublié"
de justifier solidement et scientifiquement tout à la fois ta présence
physique du fil et son absence sur les négatifs. Le fil "trop
fin pour être vu" est une ficelle trop grosse! Très regrettable
défaut d'esprit scientifique, ou domaine qu'il ne valait mieux pas
aborder?
Toute la validité de sa conclusion,
qui n'est que la présentation (discutable, à mes yeux) d'une solution
donnant les mêmes résultats (dans quelles limites?, car rien n'est
donné comme éléments techniques de comparaison) est construite sur
la présence de ce fil. Tous les journalistes ou ufologues l'ont
bien compris et se sont engouffrés dans cette brèche, Jean-Pierre
Petit en tête (B 1). Celui-ci parvient même à une sorte de record
dans les informations fausses et dénaturées en un peu plus de quatre
pages (p 58 à 62). A un niveau comparable aux désinformations de
J.Vallée dans Révélations.
Je me suis livré de mon côté à une
petite analyse.
Je n'ai pas travaillé sur les négatifs,
mais comme Claude Poher, je dispose du livre de Farriols et Ribera
(B 16) qui publie des tirages et de légers agrandissements de ces
prises de vues.
Et j'ai observé des choses intéressantes:
Sur la photo Y2 (image 21) on voit
le pylône de la ligne à haute tension qui se trouve à 155 m du point
de prise de vue et on devine les fils. Sur l'agrandissement léger
de Y2 (page 119) on distingue clairement les fils de la ligne électrique.
Le poteau a une hauteur de 21,8 m, selon les indications données
par Farriols. Ce qui met les fils à environ 17 m du sol et à 155
m du photographe. On distingue aussi ces fils sur l'agrandissement
de YI, mais un peu moins bien. A cette époque, les lignes à haute
tension étaient réalisées principalement avec des conducteurs en
cuivre, car cela permettait, malgré le prix du matériau, une économie
substantielle du fait des petits diamètres nécessaires. Les câbles,
à eux seuls, représentent en effet pratiquement 70% de l'ensemble
des coûts des lignes. Les diamètres évoluaient de 0,5 cm à un peu
plus d'1 cm.
Je discuterai du montage en suspension
de la maquette après. Supposons la fixation assez solide, sur un
fil résistant et aussi petit que possible. Je sais me procurer dans
le commerce courant un fil de pêche, transparent, de diamètre 0,1
mm pour une résistance de rupture de 670 g (statique) [c'est le
plus petit calibre disponible]. Supposons que ce même matériau,
disponible en 1999, l'ait aussi été en 1967. Claude Poher suggère
que la maquette a été photographiée à une distance d'au moins 3,5
m pour bénéficier des mêmes conditions de mise au point que le reste
de l'image. Ce très petit fil, s'il avait été utilisé, aurait reçu
l'éclairage du coucher du soleil, comme te reste de la scène (20h20,
le 1er juin 1967), et aurait donc dû être visible sur les agrandissements,
au même titre que les fils électriques. En effet, un simple rapport
d' homothétie permet d'évaluer le diamètre apparent à 160 m d'un
fil de 0,1 mm à 3,5 m. On trouve 4,57 mm. C'est-à-dire le même ordre
de grandeur que le fil électrique (du simple au double) qui est,
lui, bien visible sur un agrandissement léger (coeff 1,6). Il aurait
donc été clairement visible sur un agrandissement plus dilaté (coef.
3 ou 4). L'argument du fil transparent ou translucide est inopposable,
car il aurait alors donné la possibilité de mesures d'albédo qui
ne sont pas évoquées et qui, pour le coup, auraient été justifiées.
S'il y avait eu un fil de suspension
de la maquette, il aurait donc du être observé et Claude Poher n'a
rien signalé malgré son examen minutieux des négatifs et des tirages
qu'il a certainement faits. Qu'on ne me parle pas des fils de couture
dont le diamètre est réellement inférieur, mais la solidité aussi
et qui ne supporteraient pas sans casser, les inévitables mouvements
des maquettes.
En ce qui concerne la suspension
proprement dite, le trucage suggéré par Poher nécessite de disposer
d'autant de modèles réduits dans des attitudes différentes que de
photos à faire, car il ne me paraît pas raisonnable de modifier
solidement la suspension de la même maquette sans rendre visible
le point d'accrochage sous certains angles. Le tout pour cinq ou
six attitudes diffèrentes et en pensant à la simulation des variations
de dimensions associées à l'effet d'optique de la trajectoire (voir
argument A-6). Il faudrait prendre plusieurs dizaines de photos,
par un seul et même opérateur, en pleine nature pour avoir le paysage
dans la prise de vues, pour arriver à sélectionner les quelques
clichés compatibles avec la trajectoire, et sans casser le montage
"assiettes + fil + canne à pêche"! Très peu crédible pour
moi.
Il y a contradiction entre la "supercherie
à maquettes" et l'observation collective des témoins oculaires.
Le phénomène aérien lumineux est indiscutable (plusieurs témoins
oculaires indépendants). Pourquoi en proposer une version falsifiée,
alors que des photos sincères sont possibles? Une désinformation
a effectivement été introduite, presque dix ans plus tard, par Claude
Poher qui a suggéré que ces photos étaient truquées en avançant
des arguments qui n'ont pas été assez analysés en leur temps.
S'ils voulaient désinformer [mais
pourquoi? ] , il n'a pas été nécessaire aux auteurs des photographies
de procéder à une mise en scène.
La volonté humaine de systématiquement
trouver une solution "valorisante" a suffi à introduire
et à propager la désinformation.
Je récapitule:
Pas de fil visible qui aurait du
l'être
Tous les arguments présentés en
faveur de la supercherie sont discutables et même inversables,
Il eut été logique, et nettement
plus probant, de produire le résultat photographique du trucage
de démonstration en comparaison avec les originaux. Pourquoi pas
les tableaux comparatifs des résultats des mesures sur originaux
et sur trucage reconstitué? Si cela n'a pas été fait, c'est que
la comparaison n'était pas supportable et suffisamment justifiée
pour être publiée.
La supercherie proposée pour
ces photos n'est donc absolument pas établie, et c'est une lecture
trop superficielle et rapide des ufologues et journalistes (involontaire?)
et même du "scientifique connu" qui en a répandu l'information.
Je considère personnellement l'observation
de San José de Valderas comme réelle et les documents photographiques
comme parfaitement sincères.
En revanche, j'observe que toutes
les photos disponibles (négatifs ou épreuves) existent réellement
sans que l'on puisse vérifier leur provenance. Les négatifs ont
été remis par un photographe, qui les a lui-même reçus en dépôt
de quelqu'un qui ne s'est pas identifié. On a ici un exemple de
rupture de la chaîne d'informations de traçabilité des objets, et
des incertitudes sur les conditions techniques de leur obtention.
Exactement comme pour les documents Ummo qui ont été reçus par la
poste ou par coursier spécial.
Les épreuves, envoyées par Antonio
Pardo, ont été reçues par voie postale, accompagnées d'un témoignage
écrit et signé par un homme que personne n'a réussi à retrouver
et à identifier. Farriols et Ribera, conscients de la faiblesse
de ce témoignage, ne la soulignent pas et lancent un appel au susnommé
pour qu'il se fasse connaître. En pure perte, bien sûr ici, le parallèle
avec l'acheminement des documents Ummo est direct.
Je retiens de l'ensemble de l'article
de Claude Poher qu'il a donné à des mesures physiques objectives
une interprétation orientée, et une conclusion affirmée, mais non
démontrée, comme il se doit en "Sciences". A partir de
ses propres éléments. J'ai pu conclure à l'opposé de lui.
Ses conclusions sont donc largement
sujettes à caution.
L'extension qu'il en a fait au dossier
Ummo n'est pas étayée du tout.
Les "solutions" proposées
ou le scénario du trucage envisagé ne résistent pas aux tentatives
de mise en scène de réalisation. Comme toujours dans les hypothèses
ufologiques, les supposées solutions avancées sortent d'un "cerveau
sur une chaise", et n'ont pas fait l'objet de la moindre simulation
mentale documentée et encore moins de validation pratique sur le
terrain avant d'être proposées au public.
Que dire alors des ufologues qui
reprennent et colportent ces "informations" en les "améliorant"?
Le résultat est une pollution regrettable et une désinformation
désastreuse pour l'étude des dossiers.
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Comme nous
le disions précédemment, Farriols a confié les négatifs
à Juan José Benitez, "ufologue" espganol, pour une contre-expertise
par les services spécialisés de la Guardia Civil. Cette expertise
menée en 1996 avec les moyens de l'époque ( un peu mieux que 1976 ) conclut
à l'absence de trucage et l'absence de fil !
Suite: Article 11-3
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