ARTICLE 8
Essai de Logique Tétravalente
inspiré des textes Ummites
par Banban (Alban NANTY)
email : banban@banban.org
Dernière mise à jour 07/05/2017
Elements nécessaires à la construction d'une logique
Dans la suite de cette article, je vais tenter de construire une logique des prédicats
avec 4 valeurs de vérité. J'ai choisi la logique des prédicats plutot que la logique
propositionnelle car on a coutume de dire que la logique des prédicats étends
la logique propositionnelle, donc qu'elle est plus évoluée. Dans tous les cours
sur la logique des prédicats on commence souvent par énoncer les éléments constitutifs
du langage. Je vais donc faire de même en reprenant en grande partie ce qui existe
pour la logique des prédicats divalente et en l'étendant pour la logique des prédicats
tétravalente.
Pour construire ma logique tétravalente des prédicats, j'ai besoin :
- De 4 valeurs de vérité (cf. le paragraphe suivant), donc 4 au lieu de 2
- De variables (x, y, z...)
- De constantes (a, b, c...)
- De fonctions (f, g, h...)
- De prédicats (P, Q, R...), les "prédicats" remplacent les "propositions" de la logique propositionnelle
- Des parenthèses, de la virgule, des deux points et du signe d'égalité
- De 5 connecteurs logiques (∧, ∨, ¬, →, ↔), que j'appelle aussi opérateurs logiques
- De 2 quantificateurs (∀, ∃), respectivement "Pour tout" et "Il existe"
J'utiliserai le signe d'égalité pour indiquer la valeur de vérité d'un prédicat ou d'une fonction.
Dans la logique divalente, toutes les fonctions sont vraies et si on veut une
écrire qu'une fonction est fausse on ajoute une négation devant. Evidemment en
logique tétravalente, cela n'est plus possible, d'où l'emploi nécessaire du signe
d'égalité suivi de la valeur de vérité.
Les valeurs de vérités
Pour commencer, je vais revenir sur les textes
Ummites afin d'essayer d'attribuer un sens aux 4 valeurs de vérités de la logique
tétravalente que je me propose de construire. On commence d'abord par l'extrait
de texte le plus cité par ceux qui cherchent à établir une telle logique à partir
des textes Ummites.
Extrait de D59 :
On a alors recours à un type de logique multivalente que nos spécialistes appellent
UUWUUA IES (LOGIQUE MATHÉMATIQUE TÉTRAVALENTE) selon laquelle toute proposition
adoptera indistinctement quatre valeurs :
- AIOOYAA = (VÉRITÉ)
- AIOOYEEDOO = (FAUX)
- AIOOYA AMMIE = (peut se traduire : VRAI HORS DU WAAM)
- AIOOYAU = (intraduisible en langage terrestre).
Il semble que les
deux premières valeurs de vérité ne posent pas de problème d'interprétation et
qu'on peut les associer directement aux deux valeurs de notre logique booléenne.
Pour ce qui est des deux autres, il faut se référer à d'autres textes pour mieux
cerner leur sens.
En y regardant de plus près, on remarque qu'il y a un mot
commun à ces 4 valeurs, c'est le mot AIOOY, et même si on exclu la valeur de vérité
FAUX, la racine commune est AIOOYA. Une petite recherche dans les textes Ummites
sur ce mot AIOOYA nous en apprends plus.
Extrait de D78 (c'est moi qui souligne) :
POUR MOI qui suis une pure conscience de mon IGIO UALEEXII
(Moi libre) et des choses qui AIOOYA (existent dimensionnées) autour de
moi, je suis plongé dans un WAAM (univers) qui me transcende.
[...]
Nous arrivons à la signification de l'AIOOYA dont la transcription en langage terrestre
est impossible. AIOODI est "CE" qui est susceptible d'adopter des possibilités
infinies "d'existence" (S1 ; S2, S3; .. . . . . ; Sn). Ainsi, par exemple un IBOAYA
OU (quantum énergétique, photon) peut être S1(ÊTRE) ou S2 (NE PAS ÊTRE, dans le
cas où il se transforme en masse), mais les deux possibilités sont des déformations
d'un AIOOYA provoquées par mon JE (être pensant).
Il semble que ce terme désigne quelque chose qui existe, au sens d'être dimensionnel.
Cette notion d'existence dimensionnelle se retrouve aussi dans les textes suivants :
Extrait de D41-15 (c'est moi qui souligne) :
Il y a une
grande difficulté à traduire les expressions de notre langage culturel, car sa
constellation de significations est très différente du complexité d'équivalents
terrestres. Par exemple: nous, nous exprimons par le phonème AIOOYA votre
verbe "EXISTER, ÊTRE", mais sa réelle signification pour nous a des nuances distinctes.
Ainsi nous considérons que le Cosmos, un virus ou le gaz d'hélium AIOOYA (existe).
Par contre nous exprimons que : AIOOYA AMIEE (n'existe pas) la beauté, l'âme
ou WOA.
Comment comprendre ceci? C'est simple, nous appliquons le verbe
"exister" à ce qui est dimensionnel (avec des caractéristiques de temps et d'espace),
et "ne pas exister" à ce qui est adimensionnel comme peut l'être l'intelligence
ou la joie. Au "RIEN" nous assignons un verbe qui n'a pas de signification pour
vous; AIOYAYEDOO.
Extrait de D79 (c'est moi qui souligne) :
Il est véritablement difficile de parler de WOA
dont nous ignorons l'essence, tout en étant contraints d'employer un langue étrangère
dont les bases logiques sont bivalentes. Sur UMMO, quand nous employons l'expression
phonétique AIOOYA AMIIE (dont la transcription littérale serait "N'EXISTE
PAS") nous nous référons bien à des concepts abstraits ou à idées ou bien à WOA.
Nous cherchons à exprimer quelque chose de différent de AIOODI (ÊTRE INACCESSIBLE
) puisque AIOODI se présente à nous avec des "dimensions" et que WOA est ADIMENSIONNEL,
c'est-à-dire, qu'il n'est pas susceptible d'être déformé par notre pensée. Ainsi
nous disons AIOOYA IBONEE (les radiations cosmiques existent) ou AA-INNUO-AIOOYA-AMIE
(la symétrie n'existe pas).
NB : On peut noter que le terme AIOOYA est aussi présent dans D33, mais cela n'apporte pas d'information
supplémentaire.
Là encore on retrouve la notion d'existence dimensionnelle
pour le terme AIOOYA. Et AIOYAYEDOO (ou AIOOYEEDOO dans la D59) désigne le "rien",
c'est à dire la non existence dimentionnelle. C'est à dire une non existence perceptible
par nos sens.
On apprend de plus que AIOOYA AMIEE (ou AIOOYA AMIIE) signifie
n'existe pas dimensionnellement, et donc par conséquent est adimensionnel. Même
si ce terme n'a pas la même orthographe que dans l'extrait D59, il est bien concordant
avec ce qui est dit dans D59 : Tout ce qui est dans le WAAM (dans notre univers)
peut être, à mon avis, raisonnablement considéré comme dimensionnel. Donc "VRAI
HORS DU WAAM" décrit bien quelque chose d'adimensionnel.
Les D77 et NR20 précisent de façon encore plus formelle ce que sont les troisième
et quatrième termes de leur logique tetravalente.
Extrait de D77 (c'est moi qui souligne) :
Nous nions le principe terrestre
du tiers exclu (exclusion du moyen terme énoncé par Aristote) selon lequel
les propositions ne peuvent être que VRAIES ou FAUSSES.
Une telle ligne
dialectique déterminée exige de même que l'on refuse le principe que vous nommez
de CONTRADICTION (par exemple dans le domaine que nous appelons théorie de
BIEEWIGUU, qui peut se traduire par psychophysiologie).
Donc, la troisième valeur de vérité sert à désigner le tiers exclu par Aristote, et
la quatrième la contradiction.
Extrait de NR20 (c'est moi qui souligne) :
Nous basons notre système tétravalent sur
la non acceptation formelle du rejet d'un terme médian et d'un terme tiers
dans la dialectique. Dans ce système ce qui N'EST PAS se différencie du complémentaire
de ce qui EST. Nous acceptons qu'un phénomène puisse à la fois ETRE ET NON ETRE
ou NI ETRE NI NON ETRE.
La troisième valeur de vérité désigne donc
ce qui peut être ni vrai ni faux, car hors de nos moyens de détermination (le
fameux tiers que nous excluons dans la logique booléenne). Au début de ma réflexion sur la logique tétravalente, j'avais choisi de la nommer INDETERMINABLE, puisqu'étant en dehors des dimensions perceptibles par nos sens, il n'y avait aucun moyen de déterminer ce qu'était réellement cette valeur. Pour cette raison, on aurait aussi pu appeler cette valeur IMPERCEPTIBLE (qui ne peut pas être perçu par nos sens). Mais par la suite j'ai trouvé qu'il était plus approprié d'attribuer le sens de INEXISTANT à cette
troisième valeur de vérité, entendez par là, inexistant pour notre perception du monde à travers nos sens. Bien entendu ne confondez pas l'inexistant avec le faux, car le faux existe puisqu'on peut percevoir que c'est faux. Toutefois pour des raisons de cohérence avec la litérature actuelle, je noterais cette valeur de vérité N qui vient du mot anglais "Neither" signifiant "ni" et résumant bien la valeur de vérité "ni vrai ni faux".
Concernant la dernière valeur de vérité, la NR20 entièrement dédiée à ce terme confirme ce que l'on pouvait présentir à
travers les autres lettres. Une proposition qui porterait
une telle valeur de vérité serait une proposition qui est VRAIE et FAUSSE à la
fois. Il existe quelques exemples célèbres en logique (comme l'exemple du barbier,
cf à la fin de l'article) où certaines propositions semblent contradictoires car
vraies et fausses à la fois.
C'est pour cette raison, que j'ai choisi d'attribuer le sens de CONTRADICTOIRE (ou ANTINOMIQUE) à cette quatrième valeur de
vérité. Toutefois pour des raisons de cohérence avec la litérature actuelle, je noterais cette valeur de vérité B qui vient du mot anglais "Both" signifiant "les deux à la fois" et résumant bien la valeur de vérité "vrai et faux à la fois".
Définition : Les 4 valeurs de vérité
de cette logique tétravalente sont : VRAI noté T (True), FAUX noté F (False), CONTRADICTOIRE noté B (Both), INEXISTANT
noté N (Neither).
A partir de ces définitions empiriques (basées sur les textes Ummites) et grâce
à l'aide de la NR20 je vais maintenant déterminer de façon axiomatique deux des quatres valeurs de vérité en fonction des deux autres. Les quatres valeurs de vérité vont donc être liées ensembles par ces deux axiomes. Comme nous l'avons vu la valeur INEXISTANT,
que je note "N", vaut pour ni vrai ni faux. Et la valeur de vérité CONTRADICTOIRE,
que je note "B", vaut pour vrai et faux simultanément. J'en déduit donc les deux
axiomes suivants, qui fondent véritablement la logique tétravalente que je propose :
Axiome : Par définition B = T ∧ F = F ∧ T.
Axiome : Par définition N = ¬T ∧ ¬F = ¬(T ∨ F) = ¬(F ∨ T).
Attention, dans la logique que je présente, j'ai sciement utilisé des valeurs de vérités non disjointes. Je veux dire par là que la valeur B est incluse dans la valeur T et aussi incluse dans la valeur F. Seule la valeur N est disjointes des trois autres. En reprenant le diagramme de la NR20 (cf ci-dessous), la valeur de vérité T est l'équivalent du disque complet jaune (c'est à dire la partie jaune + la partie orange), la valeur de vérité F est l'équivalent du disque complet rouge (c'est à dire la partie rouge + la partie orange), B est juste représenté par la partie orange et N par la partie bleu.
Ceci est une différence très notable par rapport à l'approche PL4C de Norman (qu'il a hébergé un temps sur http://cafe.edu/sf/pl4c/pl4c.html) qui a choisi d'avoir ses 4 valeurs de vérité completement disjointes. Dans une approche ensembliste de la logique tétravalente (telle que Norman, moi et la NR20 la suivons), avec des valeurs de vérité disjointes et un opérateur ∧ reconverti en intersection, la table de vérité résultante pour cet opérateur est entièrement remplie d'ensemble vide ∅, puisque l'intersection de deux ensembles disjoint est par définition l'ensemble vide.
En revanche avec des valeurs de vérité non disjointes, la table de vérité de l'opérateur ∧ devient plus intéressante et plus proche de son équivalent en logique binaire (qui ne possède pas l'ensemble vide, comme vous vous en êtes sans doute rendu compte). Je pense aussi que cela permet de traiter plus facilement les problèmes logiques menant à des contradictions.
Cela dit lors d'un calcul formel, il sera parfois nécessaire de manipuler deux autres valeurs logiques, que l'on peut nommer "strictement vrai" et "strictement faux" et que l'on peut désigner avec des lettres minuscules pour indiquer qu'elles ne sont qu'une sous-partie de T ou F:
- Strictement vrai = "vrai et non faux" ou bien encore "vrai et non contradictoire"
représenté par le croissant jaune pur
t = T ∧ ¬B
- Strictement faux = "faux et non vrai" ou bien encore "faux et non contradictoire"
représenté par le croissant rouge pur
f = F ∧ ¬B
On pourra aussi éventuellement avoir besoin de deux autres ensembles limites:
- L'univers des valeur de vérités possibles, une tautologie noté U = N ∨ T ∨ F
- L'ensemble vide, dénotant une impasse formelle (une erreur de raisonement), noté ∅
Règles de composition des opérateurs
Le passage de la logique binaire à la logique tétravalente ne devrait pas remettre en question les régles usuelles de composition
des opérateurs. Dans la logique tétravalente que je présente, j'utiliserais donc
les regles suivantes pour les opérateurs ∧ et ∨ :
- Idempotence : A o A = A
- Commutativité : A o B = B o A
- Associativité : A o (B o C) = (A o B) o C
- Distributivité : A o (B Δ C) = (A o B) Δ (A o C)
A cela j'ajoute les
lois de De Morgan que je considère encore valide en logique tétravalente dans
la mesure où l'opérateur de négation est tranformé en opérateur de complémentarité
(voir paragraphe suivant) :
- ¬(A ∨ B) = ¬A ∧ ¬B
- ¬(A ∧ B) = ¬A ∨ ¬B
J'utilise aussi deux règles qui peuvent être déduite de la
théorie des ensembles (en considérant le ∧ comme une
intersection et le ∨ comme une union) :
- A ∨ (A ∧ B) = A
- A ∧ (A ∨ B) = A
Mais j'avoue que je n'ai pas trouvé
de démonstration formelle pour ces règles. Si quelqu'un peut m'éclairer sur ce
point, je suis preneur. Par contre on peut démontrer que les deux termes de gauche
sont équivalent (à l'aide des lois de De Morgan et de l'axiome de la négation
défini ci-dessous), i.e. on peut démontrer que A ∨ (A ∧ B) = A ∧ (A ∨ B).
La Négation (notée ¬)
Les lettres Ummites nous reprochent la logique Aristotélicienne et son exclusion du tiers qui fait que "non vrai" est "faux" et que "non faux" est "vrai". Je ne pense
pas que cela signifie qu'il faille banir la négation de notre langage, mais en revanche il faut
simplement reconsidérer (c'est à dire redéfinir) la négation afin qu'elle
n'exclu plus les tierces possibilités. La négation devient alors l'opérateur de
complémentarité sur l'univers des valeurs possibles (comme indiqué dans la NR20).
Définition
: Quelque chose qui "n'est pas A" est quelque chose qui peut être tout sauf A.
C'est à dire, "non A" est le "complémentaire de A".
Donc quelque chose qui n'est pas Vrai est donc tout sauf Vrai. Dans la logique booléenne,
il n'y a que 2 valeurs de vérité, Vrai ou Faux ; donc "tout sauf Vrai"
est Faux puisqu'il ne reste que le Faux si vous enlevez le Vrai de l'ensemble
des valeurs de vérité possibles.
Dans la logique tétravalente, vous l'aurez
compris, le "tout sauf Vrai" représente les quatre valeurs de vérités privées de la valeur "vrai", mais attention, comme les valeurs ne sont pas disjointes, cela ne conduit pas nécessairement à ne garder que les trois autres.
D'autre part, l'opérateur de négation étant définit comme l'opérateur de complémentarité, il va de soit
qu'une double négation (complément du complément de A) redonne la valeur d'origine.
Axiome : ¬¬A = A
Avec la nouvelle définition de la négation, et la définition non disjointes des 4 valeurs de vérité, on
peut déduire la table de l'opérateur de négation, simplement en prenant le complément d'un point de vue ensembliste :
- ¬T = N ∨ (F ∧ ¬ B) = N ∨ f
- ¬F = N ∨ (T ∧ ¬ B) = N ∨ t
- ¬N = T ∨ F
- ¬B = N ∨ (F ∧ ¬ B) ∨ (T ∧ ¬ B) = N ∨ t ∨ f
¬T |
N ∨ f |
Quelque chose de non vrai, est quelque chose de strictement faux ou qui n'existe pas |
¬F |
N ∨ t |
Quelque chose de non faux, est quelque chose de strictement vrai ou qui n'existe pas |
¬N |
T ∨ F |
Quelque chose de non inexistant, est quelque chose qui existe (vrai ou faux ou les deux) |
¬B |
N ∨ t ∨ f |
Quelque chose de non contradictoire, est quelque chose de strictement vrai ou strictement faux ou qui n'existe pas |
Ce qui est important de noter ici, c'est ¬N. La négation de la non existance, donne l'existance, c'est à dire le vrai ou le faux (ou éventuellement les deux à la fois). De même la négation de l'existance donne bien sûr l'inexistance N.
Les opérateurs ET (noté ∧) et OU (noté ∨)
En utilisant les axiomes définissant cette logique ainsi que les règles de composition
énoncés plus haut, par simple réécriture, on peut déterminer la majorité des cases des tables
de vérité :
- T ∧ N = T ∧ (¬T ∧ ¬F) = (T ∧ ¬T) ∧ ¬F = ∅ ∧ ¬ F = ∅
- T ∧ B = T ∧ (T ∧ F) = (T ∧ T) ∧ F = T ∧ F = B
- F ∧ N = F ∧ (¬T ∧ ¬F) = (F ∧ ¬F) ∧ ¬ T = ∅ ∧ ¬ T = ∅
- F ∧ B = F ∧ (T ∧ F) = (F ∧ F) ∧ T = F ∧ T = B
- N ∧ B = (¬T ∧ ¬F) ∧ (T ∧ F) = (T ∧ ¬T) ∧ (F ∧ ¬ F) = ∅ ∧ ∅ = ∅
- T ∨ N = ¬F (d'après la table de la négation)
- T ∨ B = T ∨ (T ∧ F) = T (d'après la règle ensembliste)
- F ∨ N = ¬T (d'après la table de la négation)
- F ∨ B = F ∨ (T ∧ F) = F (d'après la règle ensembliste)
- N ∨ B = N ∨ (T ∧ F) = (N ∨ T) ∧ (N ∨ F) = ¬F ∧ ¬T = N
Voici maintenant les deux tables de vérité pour les opérateurs ET et OU. Les cases déterminées
par les axiomes sont sur fond jaune. Les cases déterminées par des réécritures
sont sur fond vert.
∧ |
T |
F |
B |
N |
T |
T |
B |
B |
∅ |
F |
B |
F |
B |
∅ |
B |
B |
B |
B |
∅ |
N |
∅ |
∅ |
∅ |
N |
|
∨ |
T |
F |
B |
N |
T |
T |
¬N |
T |
¬f |
F |
¬N |
F |
F |
¬t |
B |
T |
F |
B |
¬(t ∨ f) |
N |
¬f |
¬t |
¬(t ∨ f) |
N |
|
Les opérateurs d'implication (noté →) et d'équivalence (noté ↔)
Pour complèter notre logique
tétravalente, il manque deux opérateurs : l'opérateur d'implication et l'opérateur
d'équivalence, sachant que l'opérateur d'équivalence se déduit trivialement de
l'opérateur d'implication, puisqu'une équivalence est une double implication mutuelle.
Définition : L'opérateur d'équivalence est défini d'après l'opérateur d'implication de la
manière suivante : A ↔ B = (A → B) ∧ (B → A)
Pour déterminer la table de vérité de
l'opérateur d'implication, je vais là encore me baser sur 4 axiomes de base. Dans
la logique divalente la table de vérité de l'implication (A →
B) est la même que celle de l'expression (¬A ou B). Par
curiosité vous pouvez établir la table de vérité de l'implication avec cette définition.
Vous obtiendrez une tautologie sur toute la diagonale et le reste est constituées
d'ensemble de vérité assez larges.
De toute façon je n'ai
jamais vraiment été convaincu par cette définition, notament car cela ne m'a jamais
paru logique :-) que l'implication F → T soit T en logique divalente. Lorsque je m'en
étonnais auprès de mon prof de logique, celui-ci me répondait "Avec des hypothèses
fausses, on peut tout démontrer". Je ne suis pas vraiment d'accord pour dire qu'une
déduction faite à partir d'une hypothèse fausse est valide dans tous les cas.
Pour
essayer d'établir les 4 premières cases de la table de l'opérateur d'implication,
je vais prendre un petit exemple : Imaginez que Catherine et Cindy habitent dans
le même immeuble. Catherine habite au quatrième étage et Cindy au cinquième comme
le font penser leur prénom. On peut écrire un certain nombre de propositions qui
peuvent être vraies ou fausses, mais je fais sciemment attention de ne pas écrire
de proposition à la forme négative :
- P1 : "Cindy habite au dessus de Catherine" est VRAI
- P2 : "Catherine habite en dessous de Cindy" est VRAI
- P3 : "Catherine habite au dessus de Cindy" est FAUX
- P4 : "Cindy et Catherine habitent le même étage" est FAUX
- P5 : "Cindy habite en dessous de Catherine" est FAUX
Maintenant nous allons
tenter de déterminer la valeur de vérité de l'implication d'une proposition vers
l'autre. Attention, il faut bien avoir à l'esprit que la valeur de vérité des
différentes propositions est connue à l'avance, et que ce que l'on cherche à connaitre,
c'est la valeur de vérité de la déduction. D'autre part pour évaluer la valeur
de vérité de l'implication à l'aide de propositions issues du langage naturel,
il faut que les propositions appartiennent au même domaine de réflexion. Si vous
me demandiez d'évaluer l'implication qu'il y a entre "Cindy habite au dessus de
Catherine" et "l'âge du capitaine est de 42 ans" je ne pourrais évidement pas
vous répondre, car il n'y a aucun lien logique qui permet de valider ou invalider
la déduction.
Implication de type T → T
On a par exemple P1 → P2. Cette implication me parait vraie. Je n'ai
pas beaucoup de commentaire à faire sur cette implication, néanmoins, je voudrais
mettre en garde les gens qui souhaiterait me proposer un contre exemple à l'implication
de type T → T avec une proposition vraie construite à
l'aide d'une négation. Imaginez la proposition P6 suivante qui est la négation
de P4 :
- P6 = ¬P4 : "Cindy et Catherine n'habitent pas le même étage"
Vous pourriez penser que cette proposition P6 est vraie (puisqu'on
sait que Catherine habite au 4ème et Cindy au 5ème) et que l'implication P6 →
P1 de type T → T est abusive car Catherine pourraient habiter
au dessus de Cindy sans violer la vérité de P6, mais en fait P6 a pour valeur
de vérité INEXISTANT ou PUREMENT FAUX (et non pas VRAI) car elle a été construite à
l'aide d'une négation, et donc si P4=T alors P6=(N ∨ f) (pour rappel ¬T = N ∨ f),
et donc l'implication P6 → P1 est de type (N ∨ f) → T.
Axiome : T → T = T
Implication de type T → F
On a par exemple P1 → P3 ou P1 → P4. Ces implications
me paraissent aussi vraies. En effet si "Cindy habite au dessus de Catherine"
est VRAI alors "Catherine habite au dessus de Cindy" est nécessairement FAUX.
Faire cette déduction me parait tout à fait légitime. Je suis conscient tout de
même que cela va à l'encontre de ce que propose la logique divalente pour ce cas.
C'est sans doute aussi uniquement valide car les 5 propositions sont mutuellement
exclusives.
Axiome : T → F = T
Implication de type F → T
On a par exemple P4 → P1. cette implication me parait fausse. Le fait
que "Cindy et Catherine habitent le même étage" soit FAUX ne nous permet pas d'en
deduire que "Cindy habite au dessus de Catherine" soit VRAI, car on aurait pu
aussi déduire que Catherine habite au dessus de Cindy. La déduction est abusive.
A mon avis, une proposition fausse n'est pas suffisament porteuse d'information et on a vu
qu'on ne peut pas nier une proposition fausse pour la rendre vraie (donc il n'y
a pas de possibilité de la rendre porteuse de plus d'information). Une proposition
fausse n'est qu'une hypothèse que l'on peut éliminer de la liste de toutes les
hypothèses possibles, sans pouvoir en déduire quelles sont les hypothèses vraies
(ou fausses) parmi celles qui restent ; alors qu'une proposition vraie est une
hypothèse sûre sur laquelle on peut se baser pour trouver d'autres hypothèses
vraies ou fausses.
Cela dit on pourrait imaginer qu'en listant toutes
les propositions fausses ont pourrait en déduire quelque chose de façon valide.
Mais est-il seulement possible de lister toutes les propositions fausses ? Faudrait-il
lister toutes les propositions fausses de l'Univers pour être entièrement exhaustif
? Essayons toujours : par exemple l'implication (P3 et P4) → P2 semble tout à fait valide, et la proposition
composite (P3 et P4) est bien fausse puisque P3 est faux et P4 est faux. Donc
il semblerait qu'on ait une implication de la forme F → T qui soit valide. Il est facile de voir que ce
cas se produit uniquement lorsqu'on énumère tous les cas faux. Dans cette situation,
il semblerait qu'on puisse validement déduire que les cas restants sont vrais.
Un autre exemple : on pourrait énumérer toutes les propositions du style "Cindy
habite au n-ième étage" est FAUX, sauf pour le 5ème étage (sauf pour n = 5), et
en déduire qu'elle habite au 5ème, puisque c'est le seul étage non énuméré dans
la liste des propositions fausses. Mais en raisonnant de la sorte, on oublie une
proposition implicite qui est "Catherine et Cindy habitent dans le même immeuble".
Et même si vous me disiez que vous ajoutiez "Catherine et Cindy habitent dans
des immeubles différents" est FAUX à (P3 et P4) pour conclure P2, je pourrais
vous dire aussi que vous avez oublié la proposition implicite suivante "Catherine
et Cindy sont deux personnes différentes", etc... C'est une suite qui est à mon
avis sans fin. Bref, je doute que l'on puisse énumérer en toute rigueur toutes
les propositions fausses nécessaires pour conclure de façon valide à quelque chose.
Par conséquent la véracité d'une telle proposition me parait indéterminable, c'est à dire inexistante.
Axiome : F → T = N
Implication de type F →
F
On a par exemple P3 → P4. Cette implication me parait aussi fausse pour
les mêmes raisons que P4 → P1. Savoir que "Catherine
habite au dessus de Cindy" est FAUX ne suffit pas pour en déduire que "Cindy et
Catherine habitent le même étage" est aussi FAUX, car elle pourraient effectivement
habiter le même étage.
Mais d'un autre coté on peut remarquer que l'implication
P3 → P3 est aussi de type F → F, et que pourtant elle parait légitimement vraie.
De même l'implication P3 → P5 semble aussi valide. Par
conséquent ce type d'implication semble être vraie ou fausse, c'est à dire non
inexistante.
Axiome : F → F = ¬N
Le reste des implications
Le reste des implications ne se déduit pas
aussi simplement que je le voudrais. Voici d'abord les réécritures pour l'implication :
- T → N = ?
- T → B = T → (T ∧ F) = T → T ∧ T → F = T ∧ T = T
- F → N = ?
- F → B = F → (T ∧ F) = F → T ∧ F → F = N ∧ ¬N = ∅
- N → T = ?
- N → F = ?
- N → N = ?
- N → B = ?
- B → T = ?
- B → F = ?
- B → N = ?
- B → B = ?
Et celles pour l'équivalence :
- T ↔ T = T → T ∧ T → T = T ∧ T = T
- T ↔ F = T → F ∧ F → T = T ∧ N = ∅
- T ↔ N = T → N ∧ N → T = ?
- T ↔ B = T → B ∧ B → T = T ∧ ? = ?
- F ↔ F = F → F ∧ F → F = N ∧ N = N
- F ↔ N = F → N ∧ N → F = ?
- F ↔ B = F → B ∧ B → F = ∅ ∧ ? = ∅
- N ↔ N = N → N ∧ N → N = ?
- N ↔ B = N → B ∧ B → N = ?
- B ↔ B = B → B ∧ B → B = ?
Et donc voici les tables de vérité de l'implication et de l'équivalence. Les cases déterminées
par les axiomes sont sur fond jaune, celles déterminées par des réécritures sont
sur fond vert.
→ |
T |
F |
B |
N |
T |
T |
T |
T |
|
F |
N |
¬N |
∅ |
|
B |
|
|
|
|
N |
|
|
|
|
|
↔ |
T |
F |
B |
N |
T |
T |
∅ |
|
|
F |
∅ |
N |
∅ |
|
B |
|
∅ |
|
|
N |
|
|
|
|
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Exemple de résolution de problème
Le barbier
Enoncé du problème : Dans sa ville le barbier
rase tous les hommes qui ne se rasent pas eux-mêmes et uniquement ceux-là. Qui
rase le Barbier ?
On utilise seuleument deux fonctions, Rase(x,y) qui signifie
"x rase y" et Barbier(x) qui signifie "x est le barbier".
P : "Tout homme qui ne se rase pas lui même, est rasé par le Barbier"
P : ∀ x Rase(x,x) = F, ∃ y Barbier(y) = T, Rase(y,x) = T
On peut réécrire P : ∀ x ∃ y Barbier(y) = T, Rase(x,x) = F, Rase(y,x) = T
En Particulier pour y = x on a
Q : ∃ x Barbier(x) = T, Rase(x,x) = F, Rase(x,x) = T
Or "Rase(x,x) = F, Rase(x,x) = T" peut se réécrire "Rase(x,x) = B"
Donc finalement
Q : ∃ x Barbier(x) = T, Rase(x,x) = B
Ce qui veut dire que Q : "Le barbier se rase lui-même" est CONTRADICTOIRE.
L'ensemble normal
Enoncé du problème : Un ensemble normal est par définition un ensemble qui ne se contient
pas lui-même. L'ensemble des ensembles normaux est-il normal ?
On utilise deux fonctions Normal(x) qui signifie "x est normal" et Element(x,y) qui signifie
"x est élément de y".
P : "Un ensemble Normal est un ensemble qui ne se contient pas lui-même"
P : ∀ x Normal(x) = T, Element(x,x) = F
Q : "Il existe l'ensemble de tous les ensembles normaux"
Q : ∀ x Normal(x) = T, ∃ y Element(x,y) = T
En particulier pour x = y, d'après le prédicat Q on a
Q' : ∃ y Normal(y) = T, Element(y,y) = T
Ce qui contredit bien évidemment le prédicat P. Si on associe P et Q pour le cas particulier x = y on a :
R : ∃ y Normal(y) = T, Element(y,y) = F ∧ Element(y,y) = T
Ce qui peut se réécrire :
R : ∃ y Normal(y) = T, Element(y,y) = B
Ce qui veut dire R : "Il existe un ensemble normal qui se contient et ne se contient pas lui-même"
Le crocodile
Enoncé du problème : Un crocodile s'empare d'un bébé et propose à la mère : "Si tu devines
ce que je vais faire, je te rends le bébé, sinon je le dévore.". Pour le sauver,
la mère réponds : "Tu vas le dévorer".
On utilise 3 fonctions Dit(x,y) qui signifie "x dit y", Rend(x,y) qui signifie "x rend y" et Dévore(x,y) qui signifie
"x dévore y".
P : "Si la mère dit ce que fait le Croco au Bébé, le Croco rend le Bébé"
P : ∀ x Dit(Mère,x) = T ∧ x(Croco,Bébé) = T → Rend(Croco,Bébé) = T
Q : "Si la mère dit autre chose que ce que fait le Croco au Bébé, le Croco dévore le Bébé"
Q : ∀ x Dit(Mère,x) = T ∧ x(Croco,Bébé) = F → Dévore(Croco,Bébé) = T
R : "Le Croco ne fait qu'une seule chose au Bébé"
R : ∀ x x(Croco,Bébé) = T → ∀ y ≠ x y(Croco,Bébé) = F
(NB "∀ y ≠ x" veut dire "Pour tout y différent de x")
Cas 1.1 : La mère dit "Dévore" et le Croco "Dévore"
On a dans ce cas d'après P :
P' : Dit(Mère,Dévore) = T ∧ Dévore(Croco,Bébé) = T → Rend(Croco,Bébé) = T
Et d'après R on a :
R' : Rend(Croco,Bébé) = T → ∀ y ≠ Rend y(Croco,Bébé) = F
donc en particulier pour y = Dévore
R" : Rend(Croco,Bébé) = T → Dévore(Croco,Bébé) = F
Donc en combinant P' et R" on obtient
PR : Dit(Mère,Dévore) = T ∧ Dévore(Croco,Bébé) = T → Dévore(Croco,Bébé) = F
On a donc au final : Dévore(Croco,Bébé) = T ∧ Dévore(Croco,Bébé) = F
Ce qui se réécrit Dévore(Croco,Bébé) = B
Cas 1.2 : La mère dit "Dévore" et le Croco "Rend"
On a dans ce cas d'après R :
R' : Rend(Croco,Bébé) = T → ∀ y ≠ Rend y(Croco,Bébé) = F
donc en particulier pour y = Dévore
R" : Rend(Croco,Bébé) = T → Dévore(Croco,Bébé) = F
Et d'après Q on a :
Q' = Dit(Mère,Dévore) = T ∧ Dévore(Croco,Bébé) = F → Dévore(Croco,Bébé) = T
Donc on a au final : Dévore(Croco,Bébé) = F ∧ Dévore(Croco,Bébé) = T
Ce qui se réécrit Dévore(Croco,Bébé) = B
Donc d'après les cas 1.1 et 1.2 on a :
Dévore(Croco,Bébé) = B ∨ Dévore(Croco,Bébé) = B ce qui se réécrit Dévore(Croco,Bébé) = B
Dit(Mère,Dévore) = T → Dévore(Croco,Bébé) = B
Si la mère dit "Dévore" alors le croco ne peut pas se décider.
Cas 2.1 : La mère dit "Rend" et le Croco "Dévore"
On a dans ce cas d'après R :
R' : Dévore(Croco,Bébé) = T → ∀ y ≠ Dévore y(Croco,Bébé) = F
donc en particulier pour y = Rend
R" : Dévore(Croco,Bébé) = T → Rend(Croco,Bébé) = F
Et d'après Q on :
Q' = Dit(Mère,Rend) = T ∧ Rend(Croco,Bébé) = F → Dévore(Croco,Bébé) = T
Cas 2.2 : La mère dit "Rend" et le Croco "Rend"
On a dans ce cas d'après P :
P' : Dit(Mère,Rend) = T ∧ Rend(Croco,Bébé) = T → Rend(Croco,Bébé) = T
Et d'après R on a :
R' : Rend(Croco,Bébé) = T → ∀ y ≠ Rend y(Croco,Bébé) = F
donc en particulier pour y = Dévore
R" = Rend(Croco,Bébé) = T → Dévore(Croco,Bébé) = F
Donc d'après les cas 2.1 et 2.2 on a :
R" et P' : Rend(Croco,Bébé) = F ∨ Rend(Croco,Bébé) = T ce qui se réécrit Rend(Croco,Bébé) = ¬N
q' et R" : Dévore(Croco,Bébé) = T ∨ Dévore(Croco,Bébé) = F ce qui se réécrit Dévore(Croco,Bébé) = ¬N
Dit(Mère,Rend) = T → Dévore(Croco,Bébé) = ¬N ∧ Rend(Croco,Bébé) = ¬N
Si la mère dit "Rend" alors le croco a le choix de faire ce qu'il veut car les deux actions Dévore et Rend sont (T ∨ F)