ARTICLE 11-4 : à propos
de Peña et Ortuno
« Les impressions »
de Gildas Boudais et nos arguments
(échanges mails sur la liste Ovni-sciences ou hors liste)
Gildas Boudais
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Nos
arguments
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Mail origine:
Sur l'affaire d'Aluche, il y a un
autre "détail" qui manque. Des ufologues espagnols ont
découvert, dans les années 80,que Vicente Ortuño,
le témoin "indépendant" d'Aluche, n'était
pas indépendant du tout : c'était un ami du témoin principal Luis
Jordan Pena. Ceux-ci ont reconnu (il serait
plus conforme de dire "ont déclaré") avoir
mis en scène les fausses observations d'Aluche et de San Jose de
Valderas. Il y des petits détails qui sont lourds de conséquences
! Cela est exposé en détail dans un article de Manuel Carballal
dont la traduction est sur le site du GREPI à : http://www.ovni.ch/home/frame4.htm
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Sur les traces d'Aluche
(page 2)
"En revanche, on a découvert
des traces au sol, le lendemain près de la ferme. Un journaliste
de Madrid, Antonio san Antonio (1),
intéressé par les histoires d'ovnis, vient les photographier dès
le lendemain et publie la photo le 9 février dans un article du
journal Informaciones, quotidien du soir à Madrid. Ribera
et Farriols ne disent pas comment il a pu être aussi rapide. (2)
Est-ce Luis Jordan qui l'a prévenu?
Ce sont trois empreintes rectangulaires de 15 x 30 cm et profondes
de quelques centimètres, dans un sol relativement dur. Elles peuvent
correspondre aux trois "pieds" décrits pas Luis Jordan.
Mais sont-elles authentiques? On ne sait même pas qui les a trouvées.
Dans leur livre Un Caso Perfecto, Ribera et Farriols écrivent
seulement: "Le lendemain de l'événement, une foule de curieux
vinrent les examiner; parmi eux se trouvait don Antonio san Antonio,
reporter photographe au journal Informaciones qui les fixa
sur la pellicule et eut l'amabilité de nous remettre les négatifs
dont le lecteur verra la reproduction dans cet ouvrage" (Ribera,
Farriols, 2, p. 63). (3)
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(1) c'est
le correspondant spécialisé en Ufologie du journal Informaciones
(2)
Il a seulement fait son métier, en épluchant les dépêches d'agence
et il a tout simplement lu le communiqué de l'agence Cifra.
(3)
Ces traces font couler beaucoup d'encre, et ce n'est pas fini! Est-il
important de ne pas retrouver le "découvreur", puisque
l'on a des photographies, dont une assez précise, et un schéma?
Jean Pollion a pu reconstituer, à partir des témoignages disponibles
dans l'ouvrage cité, la force nécessaire à leur réalisation. 14
Tonnes environ par empreinte de 30cm x 15cm, en février 1966, de
nuit, excluent catégoriquement une réalisation humaine de simulation,
surtout avec une Fiat 600. Les revendications de trucage combinées
de Jordan et Ortuño sont à "mourir" de rire! A la première
déclaration, ils ont dit avoir utilisé un seau de plage et un chalumeau.
Lorsque plus tard on leur a fait remarquer que la terre était très
dure, ils ont rajouté une petite houe pour "ameublir"
le terrain!…
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Sur San José (page
2 également)
"Le seul témoin apparemment
indépendant de Jordan était Vincente Ortuño. Hélas, nous savons
maintenant qu'ils étaient amis depuis plusieurs années! Cette amitié
entre Jordan et Ortuño est signalée par les ufologues espagnols
José Juan Montejo et Carles Berché: lors d'un deuxième entretien
avec Ortuño, celui-ci leur a concédé qu'il connaissait Jordan depuis
plusieurs années avant 1966 (Cuadernos 2, p. 32). Ceci m'a été confirmé
par l'ufologue espagnol Javier Sierra, qui est convaincu que toute
l'affaire d'Aluche a été mise en scène par Luis Jordan. Je connais
Javier, l'ayant rencontré plusieurs fois comme conférencier au symposium
annuel de Saint-Marin, et je tiens ses informations pour crédibles.
Voici ce qu'il m'a écrit le 9 octobre 2001, en m'autorisant à le
citer:
"L'affaire Ummo est très difficile. Il est exact que je me
suis beaucoup impliqué dans son étude, de 1988 à 1994, en découvrant
que le cas d'Aluche en 1966, qui est à l'origine de toute l'affaire,
était un canular perpétré par Jordan Peña et Mr Vincente Ortuño,
les deux témoins du cas. Ils étaient apparus dans la presse comme
des témoins indépendants, mais la vérité est qu'ils étaient de très
bons amis. J'ai obtenu la confession d'Ortuño dès 1988. Et plus
tard celle de Jordan".(4)
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(4)
- [En réalité, c'est sensiblement plus
compliqué que cela et Javier Sierra pêche par omission. Jean Pollion
a en mains les comptes rendus des multiples interview accordées,
à plusieurs années d'intervalle par Ortuño à JJ Montejo. Cette question
de la connaissance antérieure mutuelle des deux hommes est trouble.
D'après les déclarations d'Ortuño, ils habitaient le même quartier,
pas la même pension et se connaissaient par la "cantine"
où ils prenaient leurs repas.
"De 1956 à 1960, José Luis Jordán
fut hôte d'une pension dans la rue de San Marcos, à Madrid. Il vient
probablement ensuite habiter dans le quartier C d'Aluche, puisque
son domicile s'y trouve encore début 1966 (d'après sa lettre
à Danyans).
Vicente Ortuño, qui résidait alors dans une pension de la rue Hortaleza
assure qu'il connaît Jordán depuis 1962, puisqu'il avait l'habitude
de se retrouver avec lui dans un restaurant économique du quartier.
C'est en 1989 que Ortuño avoua son amitié avec Peña d'avant 1966,
et confirma en outre sa déclaration initiale de 23 ans auparavant,
en ce sens qu'il avait effectivement vu un OVNI à Aluche le 6-2-66,
depuis la fenêtre de son appartement de l'avenue Rafael Finat. C'était
4 ans avant les "aveux" solidaires!"
Ummocat N° 4185 .et 4.920
Données de J.J. Montejo à Ignacio Darnaude Rojas-Marcos le 22-9-97.
2 feuillets.
Amitié "digestive". Il est significatif
que Jordán interview tout le monde possible, mais ne fait pas état
"officiel" du témoignage d'Ortuño. Pourquoi? Si les déclarations
d'Ortuño, sincères, desservent la version "extraterrestre"
ou paranormale, Peña a tout intérêt à le faire connaître. Je pense
que le témoignage d'Ortuño conforte trop la version "surnaturelle"
de la chose, et c'est ce qui ne plaît pas à Peña: il ne fait pas
état d'avoir interrogé Ortuño. Leurs relations de cantine n'ont
rien à voir là-dedans et il ne lui vient pas à l'esprit de les mentionner,
pas plus qu'à Ortuño. Ce sont les esprits "compliqués"
des enquêteurs ufologues espagnols (Carballal, Berché, Sierra et,
dans une moindre mesure, Montejo) en quête d'une falsification (car
ils n'admettent pas non plus la possibilité du "sur-naturel")
qui ont monté en épingle cette relation sans importance qui servira
plus tard à Jordán, dans le sillage des affirmations de ces ufologues.
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La révélation de l'amitié ancienne
et les aveux de complicité de Jordan Pena et de Vicente Ortuno me
semblent être des données simples et claires, comme elles l'ont
semblé à la grandes majorité des ufologues espagnols, qui ont alors
fini de tourner la page.
Les commentaires de Jean Pollion
sont remarquables dans l'art d'appliquer l'adage des qualiticiens
: "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !"
La question est pourtant simple
: oui ou non, Jordan Pena et Vicente Ortuno, une fois découverte
leur ancienne amitié, ont-ils avoué qu'ils avaient mis en scène
Aluche et Valderas ? La réponse est oui.
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Aucun
juge d'instruction ni tribunal ne tient compte d'aveux
sans preuve, et sans preuve, n'importe qui peut revendiquer n'importe
quoi...
Ni Ortuno,
qui a abandonné Pena et sa ligne de déclarations absurdes dès
1998, ni Pena lui-même n'ont été capables de fournir la moindre
preuve solide, consistante de leurs affirmations en 10 ans
!
Presque
dix ans après son "premier aveu", Pena s'est arrangé pour
rendre publiques fin 2002, sous le manteau, les deux premières fausses
lettres que les espagnols le sommaient de rédiger depuis 1993, pour
lui faire faire la preuve : c'est tristement lamentable ! (Les dernières
trois lettres reçues au printemps 2003 ne peuvent de toute façon
être de son fait .)
Il
s'y couvre de ridicule autant que dans ses soi-disant preuves de
la supercherie des photos de San José de Valderas (preuve étant
faite immédiatement, par la marque des films et d'autres éléments
déterminants, qu'il avait menti sur toute la ligne).
Ensuite,
pour clore ce débat qui risque d'être interminable, chacun
est libre de choisir le niveau de ses convictions : surface
de l'environnement du dossier par les relations entre
protagonistes ou profondeur du dossier par les contenus...
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Juste deux petites remarques :
C'est domage que vous nous donniez
des informations, apparemment nouvelles, en tout cas que je ne connais
pas, sur une rupture récente entre Ortuno et Pena
(1)
Même question pour de fausses lettres
publiées sous le manteau par Pena, que des Espagnols l'auraient
"sommé de rédiger". Quelqu'un est-il au courant et connait-il
ces documents ?(2)
En matière de preuve, il y en a
quand même une sur la complicité de Jordan et Pena. Ils ont fait
croire pendant vingt ans qu'ils étaient des témoins indépendants
de Aluche, alors qu'ils ne l'étaient pas, et ce sont des enquêteurs
espagnols qui l'ont découvert, en suite de quoi ils ont avoué leur
canular. Qu'ils aient plus tard recommencé à mentir et
à bonimenter ne peut l'effacer. Cela dit, il serait intéressant
de savoir qui les a poussé à cela. Curieuse histoire, décidémment.
(3)
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(1)
- En fait les liens entre Ortuno et Pena étaient déjà fortement
distendus bien avant l'aveu de Pena.
Citons Ortuno (différentes interview à JJ Montejo) : "Depuis
que José Luis Jordán Peña a cessé de travailler pour Agromán en
1987, Je ne l'ai vu qu'en quatre occasions et nous n'avons pas
parlé de l'affaire UMMO, thème que nous n'avons pas abordé depuis
environ quinze ou vingt ans".
Drôlement étonnant qu'un type qui participe à une "mystification"
ne s'intéresse pas plus à ce qu'elle devient et fait une intreview de JJ Montejo 23-8-96"
Je suis vexé qu'il ne m'ait pas mis au courant le jour même de sa
confession d'avril 1993, dans laquelle il se proclamait l'unique
auteur des rapports ummites, qu'il m'ait informé des mois plus
tard par une lettre. (...) Depuis 1993, je ne me suis entretenu
qu'une seule fois avec José Luis, chacun accompagné de son épouse".
Il a ajouté dans une autre intervew à JJ Montejo qu'il n'avait
même pas rendu visite à Jordan Pena à l'hôpital (embolie,
puis 2 infarctus) ni en convalescence (c'était en 1988-89)
En fait, Ortuno qui est entré à Agroman en 1968 grâce à son
amitié avec Pena, ne pouvait rien lui refuser, même les revendications
les plus farfelues, lorsque ce dernier lui a écrit. Mais dès qu'il
l'a pu, il s'est très vite retiré...
(2) "l' amortissement" demandé par les ummites
d'une affaire qui devait rester très localisée mais qui commencait
à avoir trop de publicité, si l'hypothèse que Péna et Ortuno
étaient "vraiment" témoins ne vous convient toujours
pas ?
(3) La réclamation faite à Pena, de faire la preuve de sa capacité de
rédaction de lettres, par les espagnols du Groupe de
Madrid est constante depuis son aveu de 1993.
Jordan Pena a fait parvenir vers la fin 2002 à Claude Raffy
(Marseille), qui lui avait fait miroiter qu'il était en train
d'écrire un livre (comme à tous ceux qu'il rencontre depuis 6
ou 7 ans) deux fausses lettres ummites (respectivement 6
et 12 pages) qu'il aurait écrites à la fin des années 60.
J. Pollion a copie de la lettre d'accompagnement. Pena
espère sans doute que ses lettres seront publiées dans
le (futur) livre de Raffy. Ce même Raffy en a donné fièrement
copie à Rafael Farriols qui, lui-même, a demandé à J.Pollion
d'en analyser les vocables. J.Pollion les trouve
"tristement lamentable". Nous pouvons garantir
qu'il n'est pas facile de faire une "fausse lettre ummite"
sans erreur, ce qui n'exclut pas que sur les 1300 pages de documents
certaines puissent être passées à travers le filtre de l'analyse
ou de la vérification.
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